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Course Monte-Rosa - Stockhorn  
La cabane CAS Monte-Rosa, une curiosité dans les Alpes. Il n'en fallait pas plus pour que ce cristal, brillant au milieu de la roche comme un phare en pleine mer, attire notre attention et nous appelle à le rejoindre. L'ascension a eu lieu en juillet 2010, par une petite équipe de responsables gonflée à bloc et surmotivée ; si bien qu'il a fallu ajouter un sommet à cette course déjà bien éprouvante.
Il est 5 h 45 ce lundi 26 juillet lorsque nous nous retrouvons entre responsables à la gare de Moutier. Plus ou moins réveillés, nous terminons rapidement la répartition des pique-niques dans les sacs à dos avant de monter sur le quai pour prendre le premier des nombreux trains qu'il nous faudra utiliser pour rejoindre en un peu plus de trois heures Zermatt. Arrivés sur place, nous retrouvons les parents de Fauvette, nos guides pour les deux jours de marche qui nous attendent. Un petit café, et c'est parti pour l'ascension. Et une ascension à Zermatt, c'est quelque chose ! Pas de marmottes ou de moutons valaisans à tête aplatie et noir, mais des centaines de touristes japonais hasardeusement équipés et terriblement fascinés par le décor incroyable qu'offre la Suisse dans cette région. Du coup, nous passons pour la principale attraction touristique de la journée, rôle que nous nous efforçons de remplir avec dignité, grâce à des sourires et des bonjours savamment décochés le long du parcours, pour le plus grand plaisir des caméras asiatiques qui en oublient de s'attarder sur un Cervin trop dans la brume ce jour-là.
Pause de midi sur la moraine, Babibel et pain tessinois bio au menu. La traversée du Gornergletscher se fait sans problème, de même que la montée à la cabane, bien que pénible pour les quadriceps. Et la voilà enfin, cette cabane ! Celle-ci a été élaborée par l'école polytechnique fédérale de Zurich, en collaboration avec le club alpin suisse, l'université de Lucerne et le laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche. Cette construction se distingue tant par son architecture spectaculaire que par son caractère novateur en matière d'économie d'énergie et d'optimisation des ressources, et a reçu de nombreux prix dans le domaine du tourisme et du développement durable. Un vrai bijou technologique, mais qui pue. Nous y reviendrons…
La nouvelle cabane du Monte Rosa a été inaugurée en mars 2010. Elle se distingue tant par son architecture spectaculaire que par son caractère novateur en matière d'économie d'énergie et d'optimisation des ressources.
La cabane attire du monde, et plus d'une centaine de personnes y est accueillie chaque nuit. Une équipe de télévision allemande, déposée un peu plus tôt par un hélicoptère, tourne un documentaire ; les scouts Perceval y apparaîtront, Fauvette ayant même été interviewé. Nous passons la soirée à explorer l'édifice, à tourner autour, à comprendre l'agencement des panneaux solaires. Tortue et Rossignol tentent de grimper sur le rocher qui surplombe la cabane, certains se passionnent pour l'agencement des couchettes et leurs matelas à cinq côtés, d'autres font les geeks au sujet du stockage de l'énergie emmagasinée durant la journée. Sisiste préfère discuter avec la jeune étudiante St-galloise qui travaille durant trois mois à la cabane. Bref, chacun y trouve son compte. Le déjeuner n'étant servi qu'à 2 heures ou à 7 heures, nous choisissons la deuxième option pour profiter d'un bon sommeil réparateur.
À force de gratter, Fauvette aura réussi à nous obtenir ce que peu de gens auront en passant à la cabane : une visite guidée par le gardien lui-même. Batteries, réserves d'eau, escalier étroit en colimaçon qui traverse les six étages de la cabane, reliant la cave aux chambres privées du personnel, le labyrinthe tridimensionnel et secret que représentent les entrailles de la cabane s'ouvre tout grand à notre curiosité. C'est fascinant, et ça suscite des vocations pour certains d'entre nous !
La matinée avance, et décision est prise d'allonger la marche du retour pour profiter de monter au sommet du Stockhorn. Avant de quitter la cabane, une dame nous interpelle pour connaître les raisons des odeurs désagréables qui semblent provenir des sanitaires. À force d'entendre parler de cellules photovoltaïques et de kilowatts, elle a dû se dire que nous travaillions à la cabane. Ces relents nauséabonds poussent effectivement au questionnement dans un environnement aussi moderne. Sont-ils dus aux bactéries utilisées pour recycler l'eau ? Nous ne connaîtrons pas la réponse. D'ailleurs, le soleil commence à taper fort, et il faut se dépêcher dans nos préparatifs si nous ne voulons pas que nos pieds s'enfoncent trop lorsque nous serons sur le glacier.
Une traversée de glacier ne s'improvise pas. Tout le monde était muni de crampons, piolet et baudrier.
Et ce glacier, c'est quelque chose. Une bonne crevasse tous les trois mètres, parfois complètement recouverte de neige, donc totalement invisible. Seul le piolet ou les jambes de Martinet qui s'enfoncent trop facilement sont là pour prévenir du danger. Il nous faudra trois bonnes heures pour traverser le glacier et rejoindre l'arrête qui nous mènera au sommet. Trois heures où concentration et stress se mêlent chez tout le monde, bien que dans des proportions différentes chez chacun. Mais une fois au sommet, on oublie très vite l'effort fourni pour ne garder en tête que le panorama qui s'offre à nous. Peut-être que la faible teneur en oxygène à 3'532 mètres d'altitude joue aussi un rôle dans notre extase. L'heure n'est pourtant pas à la contemplation béate et intemporelle, le train n'attend pas, et il faudra courir pour l'attraper.
Ça s'est joué à la minute prêt. L'ambiance dans le train est indescriptible, Mésange est déchaînée, une espèce de fatigue hilarogène, où gags nuls et fou-rires non justifiées s'enchaînent pour le plus grand désarroi des passagers. Nous arrivons vers 22 heures à la maison, avec devant nous une bonne nuit de sommeil pour certains, mais pas pour Wallaby qui part en camp le lendemain à 6 h 30. Cette course aura été une superbe expérience pour chacun, et nous pensons déjà à remettre ça.