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Camp d'été Raiders - Islande 2013  
Avant même que vous ne commenciez la lecture de notre aventure, j’aimerais remercier l’association Pro Juventute qui nous ont appuyé financièrement, Gypaète, sa famille et son entreprise Hauser SA, ainsi que ma propre famille qui nous ont tous soutenu en nous offrant du travail. Il y a aussi toutes les autres personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont permis la réalisation de ce camp. Il aurait été bien difficile à organiser sans vous. Pour cela, l’équipe vous dit M-E-R-C-I, merci, merci, merci !
Avant propos
Tout a commencé en novembre, l’envie de voyager était grande au sein de l’équipe et nous hésitions entre trois destination : L’Angleterre, L’Islande, et la Suède. L’Islande a finalement été choisi comme destination de camp d’été et c’est ainsi que Belette, Coati et moi-même, Tortue, avons commencé à entreprendre ce projet. Evaneos, une agence de voyage, nous a vite confirmé que ce genre de voyage était à portée de nos bourses : 1300 francs par personnes tout compris. C’est cher mais il nous restait alors sept mois pour dégager cette somme. Outre ce montant inhabituel à récolter, la préparation de ce camp d’été s’effectuait comme à notre habitude (hormis que nous prévoyions des habits d’hiver plutôt que d’été). Le camp consiste en un trek en liberté (sans guide) de sept jours (plus trois jours pour arriver et repartir d’Islande). Passant de Landmannalaugar à Skógar (sud-centre au sud de l’Islande, 80km à vol d’oiseau), à travers un maximum de paysages différents. Alors que le camp était à moins d’un mois, une douloureuse nouvelle frappa l’équipe : Coati était blessé à la cheville et alors incapable d’effectuer la marche. Plutôt que d’annuler le camp, il a été décidé de reprendre Capucin dans l’équipe le temps de ce camp. Capucin avait été Raiders l’année précédente mais n’avais pas eu de camp d’été en équipe, c’était donc le candidat idéal. Après quelques séances d’organisation et de travail, nous étions fin prêt, selon nous, pour l’Islande.
26 juillet
Debout à 4h50 pour prendre le train de 5h52 direction Genève aéroport. Cette journée ne contient pas de marche à proprement parler mais est épuisante pour des raisons toutes autres : Onze heures de déplacement (ou d’attente de correspondance). Il nous faut deux heures de train jusqu’à Genève puis attendre (et s’enregistrer) deux heures pour accéder à notre vol, s’ensuit 1h30 d’avion jusqu’à Londres Luton où Easyjet fait escale. Après trois heures de « pause » il reste 2h30 de vol pour rejoindre Keflavik, l’aéroport proche de Reykjavik. Bien entendu, des activités étaient prêtes pour nous faire patienter tout du long. Arrivés au bel aéroport de Keflavik, nous devions encore rejoindre notre auberge pour la « nuit ». Pourquoi ces guillemets ? Et bien il est alors plus de 18h00 et le soleil est encore haut dans le ciel. Ce soleil ne se couche qu’aux alentours de 23 heures ici, et suffisamment peu de temps pour qu’on ne voie jamais voir les étoiles. Une fois à notre auberge, le Kex, nous ajoutons à nos sacs déjà bien remplis les kilos de nourriture et de matériel de camping nécessaire à 5 jours de marche sans ravitaillement. Après cela, nous avons le temps de visiter le Kex et Reykjavik. Cette capitale portuaire a un aspect assez moderne malgré son absence de building. L’intérieur des bâtiments est souvent différent avec l’aspect extérieur, il s’en dégage un aspect de chalet ou de maison de grand-mère ma foi plutôt plaisant. Après cette courte visite et un bon souper en ville, et malgré le soleil toujours présent, il est l’heure d’aller dormir.
27 juillet
Réveil matinal afin de ranger la chambre et d’avoir le temps de se diriger vers la station de bus pour prendre le transport qui nous conduira dans la région du Landmannalaugar. Une odeur de soufre baigne les rues de Reykjavik, nous espérons qu’elle n’est que passagère. Les 2h30 de bus sont un peu longuettes mais le bus fait des pauses et le paysage nous émerveille déjà. Pas d’arbre en vue, d’herbe rase ou des déserts de pierres surmontés de collines, montagnes et fumerolles naturelles. Peu de maison aussi, il faut dire que Reykjavik abrite 65% de la population Islandaise. Le bus passe partout, dans le sable comme dans les rivières, l’audio-tour nous intéresse peu, pressés d’arriver à destination. Une fois sur place, il nous faut comprendre comment monter les tentes et (ré) apprendre à cuisiner sur un camping-gaz. Le camping est très (trop) touristique mais il s’agit d’un nœud liant plusieurs itinéraires de trekking. De plus il comprend une rivière d’eau chaude très agréable (de 25° à 100° vers sa source !). Avant de nous y baigner sous le regard des moutons en libertés, une petite ballade nous permet de nous dégourdir les jambes. Le paysage varie du désertique aux plaines en passant par des champs de rochers d’obsidienne. Demain sera le début d’une série de beaux jours de marche.
28 juillet
Premier jour de marche, enfin ! Les sacs sont lourds, de 25 à 30 kg environ. La température de 20° est idéale et le soleil est là pour nous accompagner. Tout va bien. Cette journée nous permet de rejoindre «Hrafntinnusker », le rocher des obsidiennes. Si l’environnement à 300 mètres est déjà celui des hautes-montagnes Suisses, il devient assez hostile et venteux à 1100 mètres. Hostile et pourtant très joli, parsemé d’eau bouillante, de fumeroles, de neige éternelle et de terre et pierres multicolores. Chaque monté semble en cacher une autre et c’est après plus de 5h30 de marche que l’on arrive à destination, dans le brouillard et dans une fine bruine. Le lieu porte bien son nom, l’obsidienne est partout. Des scouts allemands sont présents ainsi que quelques touristes (toujours trop à notre goût, tant pis). Après avoir monté la tente et mangé (ô satisfaction), nous cherchons un endroit où nous laver (les robinets du camping prennent l’eau de la neige éternelle et est par conséquent très froide). C’est ainsi que nous tombons sur une petite gouille d’eau claire et tiède (environ 28°). Personne ne semble attiré par ce don de la nature sauf nous, tant mieux ! Surprise, le fond est vaseux et très chaud sous cette vase. Aussi, le remuer rend l’eau noire. Nous en ressortons de la même couleur et avec cette même odeur de vase, obligés de nous laver une deuxième fois ! Après cette aventure et quelques activités, nous allons dormir.
29 juillet
La monté fut rude et belle, la descente est longue mais encore plus belle. Exceptionnelle même. Des frissons parcours encore ma peau en repensant à la vue de la vallée se découvrant peu à peu sous nos yeux ébahis. Álftavatn, le lac des cygnes nous attend en contrebas. Malheureusement pour nous, et contrairement à ce que l’on pensait, le camping devant le lac n’est pas le nôtre. Il nous faut encore marcher une bonne heure avant de le rejoindre. La pluie se lève gentiment mais pas assez pour être un souci. Une rivière sans pont nous oblige à déchausser avant de continuer. Toujours aucun arbre en vue dans ces plaines infinies. En revanche, au sud-est, un immense glacier (à perte de vue, semblable aux limites du monde) nous fait frissonner par sa grandeur. Finalement, le camping apparait et nous avons le temps de monter la tente et de faire à manger avant que la pluie n’arrive vraiment. Parmi les activités habituelles, nous prenons le temps de chanter. Mal, apparemment, puisque des Islandaises, faisant semblant de rien, nous montre qu’il est possible de chanter bien mieux. Notre humeur reste au beau fixe mais le ciel est toujours gris, espérons que demain, le ciel sera plus radieux.
30 juillet
Les sacs s’allègent quelque peu à force de manger de la nourriture. Il nous faut traverser Mælifellssandur, un désert de sable noir (rendu terreux par la pluie de la veille). Longue marche dans ce paysage à la fois désertique et montagneux mais où la progression s’avère agréable. Après nos habituelles 5h30 de marche (environ) nous arrivons au camping d’Emstrur. Le paysage devant nous est bardé de canyon avec, au sud-ouest, l’Eyjafjallajökull (ce volcan qui a paralysé par sa fumée les transports aérien en 2010). Emstrur est dans une ravine tapissée d’herbes vertes et de fleurs qui chatoient nos yeux après tant de sable noir et de pierre. C’est alors qu’un orage d’été, violent, nous cloître dans nos tentes fraichement montées. Quelques doutes s’installent quant à la suite de notre parcours sous une telle pluie mais après 2h30 de tempête, le soleil perce enfin les nuages. Coup fatal puisqu’on ne les reverra plus durant ce camp d’été. Humides et fatigués, nous nous endormons.
31 juillet
Peu à dire sur ce jour qui est notre dernier avant une journée de repos. Il est temps de franchir ces canyons à multiples rivières pour rejoindre Thórsmörk, le bois de Thor. Un bois ? Mais oui, des arbres réapparaissent. Petits certes mais cette végétation réchauffe le cœur des scouts Suisses que nous sommes. Le camping est le plus beau de ce trek. Peut-être à cause de la végétation et des ruisseaux le traversant. Un paquet remplit de nourriture prévue pour les deux dernier jours de marche nous attend. Il faut savoir que, jusqu’à présent, nous avons transporté et mangé principalement que du lyophilisé, moins lourd qu’un repas classique. Comprenez donc notre joie devant la découverte de deux paquets de tranches d’agneau (avec leurs grils en kit pour les cuire). Nous soupons joyeusement avec le premier paquet (entre autre) puis faisons nos activités avant d’aller dormir.
1er août
Il nous reste deux jours de marche pour atteindre l’océan et donc la fin du trek. Mais aujourd’hui, nous resterons ici afin de découvrir la région et nous reposer. Matinée très froide, la rosée a gelée malgré la présence quasi-permanente du soleil. Notre camping repose au pied du Valahnukur, petite montagne de 400 mètres (nous somme environ à une altitude nulle) qui nous promet une bonne vue sur les environs. La monté sans les sacs est aisée et la vue est effectivement splendide sous ce soleil radieux. Devant nous, au sud, brille la neige de l’Eyjafjallajökull tandis que l’horizon nord lointain dessine les montagnes proches du désert de sable noir passé il y a deux jours maintenant. Au lieu de redescendre par le même endroit que celui où nous sommes montés, nous nous dirigeons vers le camping voisin. Ce dernier est bien moins joli que le nôtre mais possède des atouts de tailles : une source d’eau chaude et même un sauna (non-naturel). Après cette bonne après-midi de détente, nous préparons un grand souper avec ce que nous avons et sortons nos lampions Suisse afin de fêter le 1er août. Il ne faut pas oublier les bonnes vieilles traditions n’est-ce pas ? Nuit froide mais calme, reposante.
2 août
Deuxième grosse monté du trek d’un peu plus d’un kilomètre de haut. Les sacs ont repris du poids mais la beauté des paysages compense largement. Nous commençons la marche parmi les bouleaux nains régionaux pour monter dans les pâturages bordés de vallées sauvages. Plus haut, parmi les montagnes écharpées, nous attend la traversé d’un plateau semblable à une montagne coupée nette, horizontalement, au sabre. Plus haut encore, les pentes très abruptes composées des coulées de lave de 2010 requièrent toute notre attention pour ne pas glisser. Finalement, à 1100 mètres d’altitude, les neiges éternelles font leur retour, coupées par la pierre rouge et noir des anciennes éruptions. Les fumerolles à l’odeur de soufre sont également de la partie. Un petit refuge, notre destination du jour, nous attend au milieu du col et c’est aussi pour nous l’occasion d’apercevoir au loin, enfin et déjà, les rives de l’océan, synonyme de fin de trek. Le gardien du refuge à une mauvaise nouvelle pour nous : Aucun camping n’existe ici. Le guide était-il sérieux ? Peu importe, deux solutions s’offrent à nous, dormir ici, dans une cuvette abritée du vent ou continuer notre marche pour atteindre les plaines au loin, proches de notre destination finale. Malgré nos heures de marche dans les jambes, nous souhaitons continuer et c’est une marche de plus de neuf heures que nous ferons finalement ce jour-là. Sur le chemin, beaucoup de cascades, parfois de plus de 40 mètres, des ponts sans escalier d’un côté, nous obligeant à l’escalader ainsi que le retour des moutons libres. Au loin l’océan brille toujours alors que nous installons notre tente à l’abri des regards. Nuit calme, seuls, au milieu de cette terre sauvage sans les touristes habituels.
3 août
Ce camping sauvage n’était peut-être pas autorisé mais aucune trace ne subsiste après notre passage. Nous faisons les derniers kilomètres facilement pour arriver à Skógar et son impressionnante chute d’eau de 60 mètres. Cette région, bordant la route principale faisant le tour de l’île, est remplie de touristes, dont certains, comme nous, attendent leur bus. Sans accro, il nous amène à Hafnarfjörður, une périphérie de Reykjavik. Dans cette ville se trouve l’auberge scoute de la capitale, notre lieu de nuitée. Nous avons l’occasion de parler avec deux scouts locaux. Echange intéressant qui nous apprend de nombreuses choses sur leur fonctionnement. Par exemple, savez-vous qu’ils portent un foulard différent à chaque tranche d’âge ou encore que, comme nous, il possède un clairon (ou autre instrument semblable) pour les rassemblements ? Cette auberge nous fait encore profiter de ses douches chaude (même l’eau sentait le souffre ce jour-là à Reykjavik) et de ses lits douillets. Demain, un long voyage de retour nous attend.
4 août
Nous rangeons nos affaire, attendons le taxi (assez longtemps pour commencer à paniquer, il ne trouvait pas notre adresse) et nous dirigeons vers l’aéroport. Le voyage de retour, jusqu’à Moutier, se fait sans problème, nos têtes pleines de pensées et d’histoires à raconter. Finalement c’est à 23h10 que nous nous quittons, heureux.
Avis personnel - Tortue, chef d’équipe
Je suis très content d’avoir vécu ce camp entre Raiders. C’est une entreprise de plus de six mois qui se termine bien, je ne peux qu’être heureux. Je sais par expérience qu’on peut prendre autant de plaisir en faisant un tel camp qu’en en faisant un « simple » au Tessin (par exemple). Il suffit d’être une bonne équipe. Comme nous étions motivés et inexpérimentés par rapport aux camps à l’étranger, le voyage était forcément épanouissant et instructif. Notre équipe et les paysages Islandais ont achevé de rendre ce voyage inoubliable. Je pense qu’il n’y a qu’au scout que l’on puisse dire sérieusement, « eh les gars, j’ai toujours rêvé d’aller en Islande, on s’organise ça ? » et qu’aussitôt chacun fasse le nécessaire pour que ce rêve se réalise. Les seuls points négatifs furent la récolte d’argent nécessaire, trop longue, et les trop nombreux touristes. Cela dit, si c’était à refaire, je suis prêt à m’engager à nouveau dans un tel projet, dès maintenant, avec la même flamme dans les yeux.
Avis Personnel - Capucin, Raiders
Pour moi, ce camp était une étape à franchir, car c'était mon premier camp d'été en tant que Raiders et c'est la première fois que je faisais un camp scout autant loin de notre petit pays. Je n'aurais jamais pensé faire ça jusqu'au jour où, Tortue m'appelle et me propose de remplacer Coati qui, blessé, ne pouvait pas venir... Nous avons marché en équipe, chaque personne prenait sur soi-même durant les moments difficiles et chacun allait de l'avant. Une ambiance que je n'oublierai pas, surtout lors de nos Scopas quotidiennes dans nos tentes pour nous protéger de la pluie. Les paysages sublimes, l'odeur du souffre, une atmosphère particulière, tout restera gravé dans ma mémoire très longtemps.
Avis personnel - Belette, Raiders
Le voyage en Islande était magnifique, beaux paysages et pleins de bons souvenirs. Tout d’abord on parlait de ce qu’on pourrait faire durant cet été puis l’idée est venu de l’Islande, je ne connaissais vraiment pas l’Islande. Puis, quand nous sommes arrivés là-bas, je me suis dit : « Non, mais on est où là ? Sur une autre planète ?? » Puis on a pu découvrir les magnifiques paysages que cette « planète » nous proposait. Tous ses bons souvenirs que je n’oublierais jamais, c’est là que je me dis que ce n’est qu’aux scouts qu’on peut vivre de telles expériences. En résumé, magnifique voyage entre Raiders que je n’oublierais jamais.